4 bonnes raisons pour (re) déguster les vins du Beaujolais

Le dégustateur averti dira volontiers que 4 raisons ne suffisent bien évidemment pas tant sont nombreuse les bonnes occasions de départir sa cave du Gamay (cépage noir unique du Beaujolais rappelons-le) tant aimé. Certes !

A contrario, le dégustateur plus occasionnel ou conservateur dira qu’une seule raison suffit à nous éloigner de cet imposteur marketé qui n’aurait comme lien bachique que le nom.

Evidemment, vous vous en doutez, Beaujolais & Co prend parti et son camp est vite choisi. Cela-dit, si nous comprenons l’opinion précédemment évoquée ; simplement, nous pensons qu’elle n’est plus d’actualité et qu’elle se réfère à un passé que le Beaujolais, avec en tête ses vignerons, a eu le bon goût de vouloir quitter.

Tâchons alors de regarder plus concrètement ce qui pourrait conduire les papilles du dégustateur, fût-il du dimanche ou conventionnel vers l’aventure Gamay et accessoirement l’escapade beaujolaise.

Des rapports prix/plaisirs imbattables

Revenons à une idée simple. Désormais, nous buvons du vin par plaisir et plus par nécessité. Il est loin le temps où l’eau étant impropre à la consommation, il convenait pour des raisons sanitaires de se rabattre sur le tout venant bacchique. La loi Evin, on ne connaissait pas à l’époque.

Le plaisir, ok ; mais qu’en est-il du porte-monnaie ? Pour que les papilles soient de la fête, faut-il que notre porte-monnaie (et par ricochet notre banquier) fasse grise mine ou déclare forfait ? A regarder certains vignobles et domaines, cela semble malheureusement être le cas.

Un joli canon que l’on est obligé de payer à prix fort, est-ce bien raisonnable ? Qui peut suivre ? Où est l’esprit de partage ? Le vin réservé de fait à une élite n’en devient pas très intéressant et s’inscrit parfois dans une suffisance et un snobisme que nous ne partageons pas ici.

Fort heureusement, à l’instar de Zorro, le Beaujolais est arrivé. Mais lui, il met bas les masques, il joue goulot sur table et plaisir aux lèvres. Qualité oblige, les litrons se vident mais pas le compte en banque. Amateur éclairé et professionnel le savent parfaitement. Le Beaujolais est LE vignoble Français qui propose encore des rapports prix / plaisir de ouf, absolument renversants. La chose est d’ailleurs souvent mise en avant par des grands professionnels / sommeliers dans les magazines ou les blogs spécialisés.

Mais la chose reste encore trop confidentielle et pas assez connue du grand public. En effet, ce dernier a été échaudé par la médiocre qualité des vins qui étaient globalement produits dans les années 1990-2000. Il est très rapide de perdre un client. Il est beaucoup moins aisé de le reconquérir. Mais progressivement, chose se fait ; la preuve par le goulot.

Des vignerons nouvelle génération

Mais pourquoi le Beaujolais peut proposer des vins avec un tel rapport prix / plaisir ?

Le renouvellement générationnel qui implique un renouvellement des pratiques viti-vinicoles a un effet salvateur.

Depuis une quinzaine d’années, le fait que des vignerons partent à la retraite en nombre, a mis sur le marché un nombre conséquent d’hectares à des prix attractifs. Le Beaujolais a donc été la terre d’accueil de nombreux néo-vignerons qui trouvaient là l’opportunité de pouvoir s’installer sans trop se ruiner. Cerise sur le gâteau, le vignoble du Beaujolais est constitué de véritables « terroirs » qui ne demandaient qu’à s’exprimer et à être sublimés par le talent de nos vignerons. Une très grande variété géologique et des conditions climatiques et topographique favorables expliquent en partie cet état de fait.

Cette aspiration vigneronne, faire des vins authentiques reflétant leur terroir, c’est-à-dire non standardisés et révélateurs des lieux où les vignes ont grandi, s’est également trouvée en écho avec les attentes de la société et du consommateur. Progressivement, ce dernier s’est senti davantage concerné par le « consommer local » et par des considérations environnementales, terroir. Une sorte de retour aux sources, retour à la terre. On sait ce que l’on boit et on sait d’où cela vient !

Chemin faisant, les pratiques culturales se sont modifiées afin de faire davantage ressortir les caractéristiques organoleptiques et sensorielles du Gamay. Ce dernier est un cépage particulièrement versatile. Bien travaillé, il a cette capacité à s’exprimer différemment selon le type de sol dans lequel il a été planté. En beaujolais, ce n’est pas moins de 300 types de sols différents, pensez-donc…

Grande diversité de la gamme et des styles

Voilà une autre caractéristique de notre vignoble favori. Les vins du Beaujolais ce n’est pas uniquement ce beaujolais nouveau que l’on consomme à grands renforts de marketing le troisième jeudi de novembre. Avec le Gamay comme cépage noir et le Chardonnay comme cépage Blanc, les vins du Beaujolais s’expriment sur 12 Appellations différentes et trois couleurs : rouge, blanc et rosé. C’est une belle prouesse tout de même.

Le Gamay est d’une magnanimité rare. Très aromatique et fruité, capable de délivrer beaucoup de fraîcheur, peu tanique il offre des possibilités de jeu remarquables pour le vinificateur.

Regardons cela de plus près.

Des vins de copains

D’abord, nous avons des vins simples, des vins dits de copains. En effet, l’ADN des vins du Beaujolais est ce partage, cette camaraderie autour d’un bon petit vin que l’on aime à déboucher pour les occasions de tous les jours. Sa fraîcheur, son côté acidulé, canaille le rend avenant, aimable et apprécié de tous. Nul besoin d’être un dégustateur hors pair pour pouvoir converser avec lui. Immédiatement nous parlons la même langue et on est capable de se raconter mille belles choses en toute complicité.

Une approche gastronomique

Puis vient une approche plus gastronomique du Gamay. Parfois, sur la tablette tactile de la ménagère de moins de 50 ans est renseigné le repas de famille avec Beau-papa et Belle-maman. Notre ménagère veut alors faire plaisir, mettre les petits plats dans les grands. Côté vin, il ne faut pas se tromper. Faire plaisir aux beaux-parents relève de l’impérieuse nécessité tout autant que du parcours du combattant côté bachique.

Le vignoble du Beaujolais devient alors le meilleur ami de notre ménagère. Il peut se faire léger ou plus structuré, c’est selon. Il sait proposer finesse et complexité gustative. Les saveurs et les arômes sont en nombre et variés. Cela peut être des notes florales, épicées ou plutôt animales, giboyeuses. Le fruit séducteur du Gamay n’est jamais loin. Avec un peu d’âge, le Gamay propose également des saveurs plus raffinées et sophistiquées qui s’accompagnent parfaitement avec celle des plats.

Mais aussi des vins blancs

N’oublions pas les vins blancs du beaujolais qui sont produits dans les appellations beaujolais et beaujolais-villages. Mais ils n’ont rien à envier à leurs proches cousins mâconnais. Il y en a pour tous les goûts. Là encore leurs styles varient (plutôt fruités, ou floraux, plus ou moins ronds ou minéraux). Ils peuvent accompagner apéritifs, viandes blanches, volailles, poissons de lacs ou de rivières dont le Beaujolais regorge et les fromages de chèvre ou de vache que le Beaujolais propose à foison.

Et encore des rosés…

Enfin, finissons avec les vins rosés (avec ou sans piscine) qu’il est agréable de déguster l’été.

Mais le Beaujolais sait aussi aller là où on ne l’attend pas forcément. Il sait être maître des horloges et se jouer des affres du temps. Il peut se laisser oublier en cave pour des années (voire décennies parfois) pour mieux réapparaître par surprise sur des tables de fêtes. Telle la pin-up sortant du gâteau, les meilleurs crus du Beaujolais savent surgir de la cave où on les y avait cachés pour séduire la papille émerveillée. Qu’on se le dise clairement, le vignoble du Beaujolais, c’est aussi de grands vins de garde et de terroirs !

Le gamay passe alors de l’esprit canaille fripon à celui de gendre idéal, grand seigneur. Quel talent !

Le beaujolais nouveau est mort…vive le beaujolais nouveau !

Terminons par ce qui fâche. Le beaujolais nouveau a fait la grandeur de tout un vignoble pendant environ 25 ans. Cependant, on a abusé de la chose et en premier lieu…du consommateur. La qualité n’était plus au rendez-vous. C’est un fait incontestable. Mais du fait des éléments évoqués précédemment (arrivée de néo-vignerons, changement de pratiques culturales, recherche de qualité), le beaujolais nouveau qui est proposé depuis 5 ans environ est redevenu digne d’intérêt et digne des papilles du consommateur.

C’est à l’honneur d’un vignoble et de ses vignerons, vigneronnes que de savoir se remettre en cause. C’est tout leur talent qui s’exprime également quand ils ont le savoir-faire pour proposer chaque millésime faisant des vins simples aux croquants séducteurs. Le partage, la convivialité n’est pas un vain mot en Beaujolais.

Et c’est ainsi que le Beaujolais est grand !

Et vous ? Voyez vous des raisons que nous aurions pu omettre ? Dîtes nous tout en commentaire !

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